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    Les enjeux actuels de l'évolution des métiers de la diplomatie

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    Dossier : « Diplomaties en renouvellement » (sous la direction de Laurence Badel et Stanislas Jeannesson)Dans le cadre de la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances), de la RGPP (Révision générale des politiques publiques) ou de la modernisation de l'Etat, tout un ensemble de mesures visent à rationaliser, voire à réduire, l'action de l'Etat à l'étranger et à optimiser le travail des diplomates. Dans le même temps, certains auteurs vont parfois jusqu'à écrire qu'avec la forte croissance des rencontres entre responsables politiques de différents pays, la montée en puissance de nouveaux acteurs (ONG, entreprises, collectivités locales, organisations internationales...), les nouveaux moyens de communication (Internet, visioconférences...), le travail des diplomates perdrait de son importance, les relations internationales pouvant être conduites sans leur concours. Cette crainte n'est pas nouvelle mais est contredite par l'observation du travail quotidien des agents du ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE). Il semble en effet y avoir un hiatus important entre les théories sur la diplomatie, qui la présentent comme une pratique dépassée, et l'observation que l'on peut faire du travail quotidien des diplomates. Les différentes facettes de l'activité diplomatique peuvent se résumer en quatre verbes, souvent utilisés par les diplomates eux-mêmes lorsqu'ils parlent de leur travail : représenter, informer, négocier, organiser. Prises séparément, ces activités ne fondent pas un métier spécifique, mais c'est leur combinaison, la présence constante de ces quatre dimensions qui donne une tonalité particulière au travail diplomatique. Il n'est pas possible ici de reprendre une à une les différentes facettes du métier. Nous avons donc choisi de centrer l'analyse sur deux aspects du travail pertinents par rapport à la question de l'éventuelle évolution du rôle des diplomates : d'une part, l'augmentation des déplacements des responsables politiques et la place des diplomates dans la préparation des voyages officiels ; d'autre part, l'impact des technologies de l'information et de la communication sur le travail d'information

    La carrière des diplomates français : entre parcours individuel et structuration collective

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    les carrières des hauts fonctionnaires français sont, plus que dans d'autres pays, marquées par l'importance de la formation initiale et de certaines grandes écoles (Ecole Nationale d'Administration, polytechnique, etc.). Au ministère des affaires étrangères cohabitent des diplomates issus de l'ENA avec d'autres venus de formations plus spécifiques. Bien que pouvant prétendre aux même types de postes, l'observation montre que leurs parcours ne seront pas tout à fait identiques. L'ensemble des postes et des affections possibles forme un espace social socialement hiérarchisé et enjeu de luttes internes. Dans cet espace social, la réputation acquise au sein de filières de spécialisation, les arbitrages personnels pour concilier vie professionnelle et vie privée, l'accès aux emplois les plus prestigieux et valorisés sont imbriqués de façon circulaire. Au fur à mesure de leur parcours, les diplomates développent une identité professionnelle spécifique et construisent des arrangements familiaux capables de soutenir leur engagement au travail. Du fait de l'alternance entre la France et l'étranger et de l'importance du travail de représentation, la carrière des diplomates est en effet particulièrement sensible aux contraintes de la vie privée et des choix du conjoint

    Deux poids, deux mesures ?<br />Fatigue des riches et fatigue des pauvres en Europe à la fin du XIXe siècle

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    Dans le roman clé des Rougon-Macquart, Le docteur Pascal, Emile Zola développe longuement le thème de la fatigue intellectuelle dont souffre le personnage principal du fait de ses recherches scientifiques. La prise en compte de la fatigue du peuple se fait selon une tonalité toute différente. Que ce soit celle du mineur dans Germinal, de l'ouvrière dans l'Assommoir, du cheminot dans La bête humaine, du paysan dans La terre ou même des vendeuses dans Au bonheur des dames, cette fatigue n'est perçue qu'en termes de surmenage et d'usure. Ce traitement différent de la fatigue des riches et de la fatigue des pauvres se retrouve en fait largement dans les travaux médicaux de la fin du XIXe siècle. Ces travaux sont alors marqués par deux traditions qui n'ont que peu communiqué entre elles : les travaux des neurologues sur la neurasthénie et ceux des psychophysiologistes sur la fatigue au travail. Si les seconds ont porté une attention importante aux conséquences physiques, mais aussi nerveuses, du travail dit « manuel », ils ont eu également certaines difficultés à se défaire de l'idée d'un travail intellectuel qui serait autant voire plus fatigant que le travail manuel

    Médecins en uniforme et uniformité de la médecine :<br />carrière et identité du médecin des armées

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    Les médecins des armées occupent, en France, une position atypique aussi bien dans le monde militaire qu'au sein de la profession médicale. En réaction à cette position, certains d'entre eux peuvent être amenés à adopter des représentations particulières de ce que doit être une bonne pratique médicale, inversant les valeurs habituellement prônées par la médecine dominante (activité libérale, primat du biologique...). Cela rapproche une partie significative des médecins des armées d'une forme plus générale de pratique que l'on peut qualifier de "médecine sociale". Quelles conditions vont favoriser ce type de stratégie identitaire, atypique au sein de la profession médicale ? Deux moments sont particulièrement importants dans ce processus : la première expérience en médecine d'unité et le retour à la vie civile. C'est à cette phase de la carrière du médecin des armées que se dévoilent avec le plus de netteté les liens entre les caractéristiques propres à la médecine militaire et l'orientation pratique et cognitive en faveur d'un certain type d'exercice de la médecine, stigmatisé par la pratique dominante. Le choix, effectué sous contraintes, de tel ou tel secteur de reconversion détermine alors le type de stratégie identitaire préférentiellement mené : rattachement aux valeurs dominantes dans la médecine civile ou remise en cause de ces valeurs et construction d'une identité spécifique de médecin militaire

    Travail émotionnel et soins infirmiers

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    National audienceLe concept de travail émotionnel a été forgé par la sociologue américaine Arlie Hochschild pour décrire le double effort fait par les salariés pour maitriser - dans le sens voulu par l'organisation qui les emploie - leurs propres émotions et éventuellement les émotions des personnes avec qui ils sont en contact (clients, usagers, subordonnées, etc.). Si les infirmières ne sont pas directement étudiées dans ce travail fondateur, de nombreuses recherches ont ensuite été consacrées au travail émotionnel dans les soins . Ce travail semble mal reconnu malgré son importance pour la qualité des soins comme pour la santé mentale des soignants. Surtout, il est vu comme une question de compétence individuelle (la fameuse " compétence émotionnelle ") alors qu'il dépend largement de tout un travail collectif et informel, donc difficile à reconnaître, valoriser en défendre dans le cas des réformes hospitalières actuelles

    Les urgences dans le travail : entre contraintes et ressources

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    A en croire un certain nombre de publications récentes , le travail et la société contemporaines seraient malades de l'urgence. La modernité et les mutations technologiques créeraient une accélération des temps : immédiateté des communications ; pressions du capitalisme financier et de la concurrence pour être le premier ; génération du zapping, etc. Les effets délétères en sont régulièrement ressassés : manque de temps pour bien faire son travail ; impossibilité de prendre du recul pour résoudre les difficultés ou donner du sens à l'activité ; perturbations des cadres d'actions et des routines habituelles ; moins de temps pour communiquer où échanger sur le travail avec les collègues, la hiérarchie de proximité ; interruptions des tâches qui entraînent une charge cognitive importante, etc. Mais l'urgence n'est pas toujours vécue négativement et peut être, pour certains, une marque de confiance ; une occasion de changer les priorités et les hiérarchies habituelles ; de négocier plus de marges de manœuvre ; etc. La signification de l'urgence, sa définition, ses conséquences ne sont pas données à l'avance mais sont largement construites dans le cours de l'action et en fonction du contexte social. Ce texte, s'appuie sur des recherches concernants différents métiers (infirmières, policiers, diplomates) afin d'explorer les significations sociales de l'urgence

    Hygié contre Panacée : Les blocages de la santé publique en France

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    Si la sagesse populaire affirme depuis longtemps qu'il vaut mieux prévenir que guérir, la logique comptable du financement de notre système de santé comme le prestige supérieur, aux yeux de la plupart des médecins, du curatif par rapport à la prévention font que les politiques sanitaires restent largement tournées, en France, vers l'accès aux soins. Comment comprendre les blocages politiques, professionnels et institutionnels qui empêchent les programmes de revalorisation de la prévention de se traduire par des actes concrets ? Quels sont les mécanismes qui maintiennent dans la marginalité professionnelle tous les médecins qui n'ont pas une pratique curative et biomédicale

    Reconnaître la souffrance des jeunes faute de leur trouver un emploi ? <br />La médicalisation et la psychologisation des jeunes en difficulté

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    Le regard généralement porté sur la jeunesse est paradoxal. Souvent perçu comme le « plus bel âge de la vie », valorisée par la publicité et les médias, la jeunesse est aussi fréquemment présentée comme une période de fragilité, voire aussi comme un groupe à risque pour la santé mentale. La lecture des données statistiques et épidémiologiques ne permet pourtant pas totalement d'expliquer cette préoccupation pour la santé des jeunes. En effet, en dehors des accidents de la route et de la consommation de drogues « douces », les indicateurs sanitaires révèlent une meilleure santé chez les 15-24 ans que parmi les adultes de plus de 25 ans. L'objectif de cet article est de montrer comment et pourquoi les discours sur la mauvaise santé et la souffrance des jeunes ont progressivement colonisé les thématiques plus anciennes de la précarité professionnelle et de la délinquance des jeunes

    « Etre jeune » est-il dangereux pour la santé ?

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    International audienceTout champ institutionnel – que ce soit le système éducatif, le sport, la culture, l'insertion professionnelle, la police ou encore la santé publique –, contribue à construire, en fonction des préoccupations qui lui sont propres, la jeunesse comme une catégorie au contenu et aux contours spécifiques. Par le jeu de la demande sociale et du financement de la recherche, ces constructions sociales extérieures aux préoccupations de la sociologie produisent un effet réflexif sur la façon dont la sociologie de la jeunesse constitue son objet, élabore ses problématiques. Or, si la question de la santé des jeunes a peu intéressé les sociologues de la santé ou de la jeunesse, cette situation contraste avec les préoccupations fortes exprimées sur ce thème par de nombreux psychologues ou médecins engagés dans des démarches de santé publique. Depuis les années 1990, la jeunesse semble en effet être devenue une cible majeure des politiques de santé publique. Pourtant, si l'on s'en tient à une approche restrictive de la santé, cette catégorie d'âge est celle qui présente les plus faibles taux de mortalité et de morbidité. En fait, c'est à travers une acception large de la santé, telle celle proposée par l'Organisation Mondiale de la Santé (« un état complet de bien-être physique, mental et social »), qu'est abordée cette question. Du coup, la jeunesse fait un peu figure d'exception : dans un système de santé très centré sur le curatif, la question de la santé des jeunes apparaît essentiellement comme une affaire de prévention. C'est peut-être ce qui explique l'intérêt des promoteurs de cette démarche pour une catégorie chargée de représentations affectives et d'enjeux politiques et sociaux. Cependant, le problème de la santé physique et mentale des jeunes ne constitue pas un enjeu dans le seul champ de la santé publique, mais concerne également les sciences sociales. Les objets d'étude « jeunesse » et « adolescence », en effet, ont d'abord été mis en forme par la psychologie et la médecine, avant d'être repris par la sociologie. Même si cette dernière s'est démarquée des approches biologisantes ou psychologisantes de la jeunesse, la représentation de cet âge de la vie comme période de fragilité et de vulnérabilité reste prégnante. C'est notamment à travers la notion d'adolescence que cette naturalisation exerce son attraction. Pour nombre de médecins, les frontières de la jeunesse seraient à rechercher avant tout dans le corporel : « Le début de l'adolescence est aisé à fixer, dans la mesure où il trouve, avec les premières manifestations de la puberté, un ancrage dans le corps » ; son terme correspondrait, quant à lui, à « une insensible dissolution de la problématique adolescente tandis que s'affirme progressivement, à l'instar des traits physiques, traits de 1 A l'exception du Haut Comité pour la Santé Publique qui a plus insisté sur les inégalités sociales et géographiques que sur les différences entre classes d'âge. 86 caractère et assises affectives et professionnelles ». Pour ces raisons, une analyse critique de la façon dont la médecine et la psychologie ont fait de la jeunesse une catégorie à risque sanitaire se révèle de la plus haute importance pour une étude sociologique des âges. Cette opération passe tout d'abord par une discussion des risques habituellement associés à cette période de la vie afin de montrer pourquoi les seules données épidémiologiques ne suffisent pas à expliquer l'intérêt de la santé publique pour cette catégorie

    Ethique et soins en milieu hospitalier : Un regard sociologique

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    La façon dont les sociologues envisagent les questions d'éthique à l'hôpital ou dans d'autres secteurs professionnels diffère de celle des philosophes ou des éthiciens en sens qu'il ne s'agit pas de définir de façon abstraite un certain nombre de valeurs et de règles idéales, mais plutôt de partir des contraintes et des conditions objectives que rencontrent les soignants dans l'exercice de leur pratique au quotidien pour comprendre les attitudes de chacun. L'idéal éthique des soins infirmiers, place le respect de la dignité et de l'autonomie du malade, ainsi que la sollicitude et l'engagement des soignants au cœur au cœur des valeurs, mais comment cela est-il mis ou non en œuvre concrètement ? En gros, les sociologues ont exploré deux voies de recherches sur l'éthique en acte. La première s'intéresse à l'histoire familiale, professionnelle ou autre des personnes pour comprendre comment leur passé joue sur leur conceptions morales actuelles (par exemple, une fille de commerçant, devenue directement IDE, mariée, catholique, mère de quatre enfants, ne réagira peut-être pas de la même façon qu'une mère célibataire d'un enfant, athée, ancienne aide soignante, face à une patiente difficile venue avorter). La seconde s'intéresse plutôt aux effets de situation et de position sociale, aux dynamiques de groupe pour définir, de façon explicite ou implicite, les normes professionnelles, les règles de métier, le jugement à porter sur telle ou telle situation. C'est cette deuxième voie, plus difficile à saisir, mais très importante, que je veux développer dans cet exposé
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